Télétravail : attention aux troubles musculo-squelettiques
Juliette Lecureuil
14 décembre 2020

C’est l’une des conséquences de la crise sanitaire et des deux périodes de confinement, décrétées successivement en mars et en novembre : l’augmentation substantielle du recours au télétravail dans les entreprises. Une augmentation qui se traduit, pour beaucoup de travailleurs, par l’apparition de nouvelles douleurs : L’apparition des troubles musculo-squelettiques… Explications et mises en garde.

Télétravail en hausse : que disent les chiffres ?

Selon une enquête réalisée par Harris Interactive pour le ministère du Travail du 4 au 8 novembre, une majorité de travailleurs en capacité de télétravailler depuis la mise en place du deuxième confinement le font.

En effet, parmi les actifs pouvant télétravailler facilement – ils représentent 36 % des travailleurs, les 64 % restants exerçant soit un métier ne permettant pas de le faire, soit un métier le permettant mais avec des difficultés  –, 70 % ont travaillé au moins partiellement et 45 % à temps complet.

Par ailleurs, l’enquête indique que d’une semaine à l’autre, le nombre de jours de télétravail a augmenté, puisque les salariés ayant télétravaillé 2,7 jours la semaine précédant l’étude ont télétravaillé 3,7 jours au cours de la semaine pendant laquelle a été menée l’étude.

C’est d’ailleurs pour cette raison que la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a affirmé dans une interview donnée au journal Le Parisien le 10 novembre que « l’idée que les employeurs ne jouent pas le jeu du télétravail [était] fausse ».

Si l’on s’en tient à cette déclaration, et au fait que la France n’avait pas connu – en tout cas en mars dernier – de confinement depuis 1832 et l’épidémie de choléra, on peut aisément avancer que les chiffres du télétravail n’ont jamais été aussi élevés dans notre pays.

Avec le télétravail, la santé des Français en question

Si c’est une bonne nouvelle au regard de la pandémie, qui a ainsi pu être contenue, c’en est une moins bonne pour la dos des Français. En effet, étant donné que la plupart d’entre eux n’avaient jamais télétravaillé avant, beaucoup se sont retrouvés à devoir le faire sans disposer chez eux des installations adaptées.

Lorsque l’on travaille en présentiel, on est généralement équipé par son employeur – quand tout se passe bien, évidemment… – de tout le matériel nécessaire à la poursuite de son activité dans de bonnes conditions. Pour les activités de bureau par exemple, une chaise et d’un bureau ergonomiques ainsi qu’un écran d’ordinateur placé à bonne hauteur sont recommandés.

Cependant, il est rare d’être équipé de ce genre de matériel chez soi : bien souvent, on se retrouve à devoir occuper la table de la salle à manger, ou parfois pire un tabouret sans dossier… Et c’est ainsi que l’on se met à souffrir de troubles musculo-squelettiques.

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Troubles musculo-squelettiques, qu’est-ce que c’est ?

Aussi appelés TMS, les troubles musculo-squelettiques recouvrent, selon la définition donnée par Santé publique France un ensemble d’affections de l’appareil locomoteur, provoquées ou aggravées par le travail et se traduisant par une gêne fonctionnelle.

Lombalgie, cervicalgie, tendinite, épicondylite latérale au coude, syndrome canalaire ou du canal carpien… Si ces termes peuvent paraître barbares, ils cachent néanmoins des douleurs quotidiennes pouvant être extrêmement handicapantes

Car si les symptômes ne sont pas toujours provoqués par le travail, il est avéré – toujours selon Santé publique France – que ce dernier joue un rôle dans leur apparition, leur maintien ou leur aggravation.

D’ailleurs pour preuve que les facteurs professionnels ne sont pas négligeables, il semble que les troubles musculo-squelettiques soient la première cause de maladies professionnelles indemnisées… Restant malheureusement sous-déclarées, puisque l’on recense toujours entre 53 et 73 % de sous-déclarations, et augmentant de manière constante chaque année.

Dans quelles situations les TMS se déclarent-ils ?

Malheureusement, le télétravail tel que mis en place au cours des deux périodes de confinement décrétées cette année est dangereusement propice au développement des troubles musculo-squelettiques.

Au-delà du manque cruel de matériel adapté aux journées de 7 heures passées devant l’ordinateur, les salariés ont souffert d’une sédentarité accrue par les mesures sanitaires : plus besoin de prendre les transports, et donc plus besoin de marcher de chez soi à la bouche de métro…

De manière générale, les Français – en plus d’être mal installés pour télétravailler – ont trouvé de moins en moins d’occasions de bouger, et vu par la même occasion tous les facteurs pouvant provoquer ou aggraver des troubles musculo-squelettiques se superposer.

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Comment éviter les troubles musculo-squelettiques

Avoir la bonne posture pour travailler

Contre les troubles musculo-squelettiques, il est possible de procéder à quelques adaptations simples. D’abord, des adaptations de la posture, avoir un dos bien droit étant l’un des prérequis pour ne pas souffrir de douleurs aux lombaires ou aux cervicales, et avoir les pieds à plat sur le sol ou sur un repose-pieds permettant d’éviter que l’assise soit déséquilibrée.

Adapter son poste de travail

Ensuite, des adaptations du poste de travail, celui-ce devant se trouver de préférence dans un endroit calme, mais surtout devant être équipé d’une chaise à dossier à l’assise confortable et dont la hauteur permet d’avoir les coudes en angle droit et les mains dans leur prolongementquand on tape sur le clavier.

Quand à l’écran, il doit se trouver au niveau des yeux – on peut par exemple le rehausser en le plaçant sur un dictionnaire, après avoir demandé à son employeur de fournir un clavier à brancher dessus lorsqu’il s’agit d’un écran d’ordinateur portable –, et à au moins 50 cm de ces derniers.

Ne pas oublier de faire des pauses

Au-delà de ces ajustements, on sous-estime souvent l’importance de prendre des pauseset de faire quelques pas : même si cela n’est pas aussi évident que lorsque l’on est en présentiel, il faut penser à se lever de sa chaise, au moins quelques minutes histoire de décrocher de son ordinateur…

Et pour terminer, se forcer à faire quelques pas, même s’il ne s’agit que d’aller-retours entre sa cuisine et sa salle de bains. En bref, mieux vaut BOUGER : car on ne le répètera jamais assez, mais le mouvement, c’est la santé !

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