Comment calculer le coût d’un salarié ?
Juliette Lecureuil
7 janvier 2022

Vous envisagez de recruter et aimeriez savoir combien va vous coûter votre futur salarié ? Voici notre mode d’emploi pour calculer le montant correspondant à son coût total.

 

Coût d’un salarié : pourquoi le calculer ?

S’il est autant important de connaître le coût d’un salarié avant de l’embaucher, c’est car cette information peut faire une différence de taille dans votre budget prévisionnel, d’où l’importance de l’avoir en tête.

Par ailleurs, comme vous le savez sûrement, le coût du salarié ne se limite pas au montant de son salaire : de nombreux éléments entrent dans le calcul, relatifs à la fois aux charges directes et aux charges indirectes. Voici quelques éclaircissements à ce sujet.

 

Coût d’un salarié : les différents éléments à considérer

Pour calculer le coût d’un salarié, il faut avant tout distinguer les charges directes liées à son embauche, de celles indirectes liées par exemple au recrutement ou à la formation. Commençons par rappeler la différence entre charges directes et indirectes.

 

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Dans le calcul du coût d’un salarié, il faut différencier ce qu’il va coûter en termes de charges directes, de ce qu’il va coûter en termes de charges indirectes. Explications !

        • Les charges directes 

Une charge directe a la particularité de pouvoir être directement affectée au coût d’une activité, d’un produit, d’une marchandise ou d’un service de l’entreprise. On considère que les matières premières, les fournitures consommables et la main d’oeuvre directe sont des charges directes.

Les charges patronales, qui couvrent les prestations sociales d’un salarié et dont l’employeur est redevable, font donc des charges directes d’un salarié. On compte parmi elles les cotisations :

  • d’allocations familiales ;
  • d’assurance chômage ;
  • d’assurance vieillesse ;
  • au régime de garantie des salaires AGS ;
  • d’accident du travail et de maladies professionnelles ;
  • de retraite complémentaire.

Le versement mobilités, les cotisations au Fonds national d’aide au logement (Fnal), à la formation professionnelle ou à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), la taxe sur les salaires ou encore la taxe d’apprentissage sont susceptibles de s’ajouter à cette liste.

Au total, on estime que le montant des charges patronales oscille entre 25 et 42 % du salaire brut. Lorsque l’on ajoute le montant de ces charges patronales à la somme du salaire brut d’un employé, on obtient ce que l’on appelle le salaire « super brut ».

Les charges salariales, si elles sont dues par le salarié et non par l’employeur, font elles aussi partie des charges directes. Elles incluent différentes cotisations et contributions, dont le montant sert au financement des prestations sociales. Parmi elles, on retrouve :

  • les cotisations de sécurité sociale (assurance vieillesse) ;
  • les cotisations de retraite complémentaire ;
  • et les contributions à la CSG (contribution sociale généralisée) et à la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale).

Elle représentent en général environ 23 % du salaire brut, et ont un impact direct sur la paie du salarié puisqu’elles sont à sa charge – bien que collectées par l’Urssaf par l’intermédiaire de l’employeur.

Le coût global pour un employeur (ce que coûte le salarié à l’entreprise) se calcule de la manière suivante : le salaire brut + charges patronales  ou salaire net avant impôt + charges patronales + charges salariales = coût global (total chargé).
Le super-brut est la même chose que le coût global mais ce terme est peu utilisé. 

S’il est possible d’effectuer soi-même le calcul, le simulateur mis en place par l’administration permet d’obtenir un résultat fiable et précis, afin d’établir des prévisions financières en conséquence.

À titre d’exemple, un salarié percevant un revenu net avant impôt de 2.000 € coûte environ 3.474 € à son employeur – la somme est donnée à titre indicatif car elle peut varier en fonction du type de contrat, du statut (cadre ou non) du salarié, de la taille de l’entreprise, etc. Ces points dont l’employeur a généralement connaissance sont autant d’éléments qu’il est possible de spécifier afin d’arriver au résultat le plus exact possible.

 

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        • Les charges indirectes

À l’inverse, une charge indirecte ne peut être attribuée au coût d’un produit, d’une marchandise ou d’un service de l’entreprise que via un calcul intermédiaire. Frais de publicité, loyers, charges locatives ou dépenses d’assurance apparaissent en ce sens comme des charges indirectes.

S’ils ne rentrent pas dans le calcul du total chargé, certains coûts liés à l’embauche d’un salarié sont tout de même à prévoir. On pense notamment aux :

  • aux coûts de recrutement, qui incluent la diffusion de l’offre d’emploi et les différents entretiens qui devront être menés afin d’évaluer le candidat avant de le recruter ;
  • aux coûts de formation, correspondant au temps consacré à l’onboarding du salarié fraîchement recruté et à sa formation aux compétences, aux méthodes ou aux outils utilisés au sein de l’entreprise ;
  • et enfin aux éventuels coûts d’équipement (fournitures, outils acquis pour ce nouveau salarié).

Notez que votre budget prévisionnel devra également tenir compte des montants que représentent :

  • les éventuels titres restaurants, dont l’employeur prend à sa charge entre 50 et 60 % ;
  • les primes versées à l’occasion d’évènements particuliers ;
  • le remboursement des frais de transport domicile-travail à hauteur d’au moins 50 %.

 

Accompagnement démarches d'embauches

 

Comment faire des économies sur le coût d’un salarié ?

Il existe différentes astuces permettant de réduire le coût d’un salarié, notamment grâce aux dispositifs d’exonération ou de réduction des charges patronales. Parmi elles, on trouve :

  • l’ex-réduction Fillon, appelée réduction générale des cotisations patronales ou « zéro cotisations Urssaf », qui consiste à diminuer les charges patronales pour les salaires bruts de moins de 2.463,07 €  – un simulateur permet d’ailleurs de calculer le montant de la réduction en question ;
  • l’exonération attachée aux contrats d’apprentissage ou de professionnalisation ;
  • l’exonération conférée par le statut de Jeune entreprise innovante (JEI) ;
  • l’exonération pour les entreprises d’aide à domicile agréées par l’État sur les cotisations versées en contrepartie de l’exécution des tâches effectuées à domicile auprès des publics fragiles ;
  • l’exonération pour les entreprises situées dans les zones prioritaires du territoire français, telles que les zones d’aides à finalité régionale (AFR), les bassins d’emploi à redynamiser (BER), les zones de restructuration de la défense (ZRD), les zones de revitalisation rurale (ZRR), les zones franches urbaines (ZFU) ou encore les quartiers prioritaires de la ville (QPV).

L’ensemble des aides accordées aux employeurs dans le cadre d’une embauche sont consultables sur le site aides-entreprises.fr.

 

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