Le statut de micro-entrepreneur offre une grande souplesse pour démarrer une activité. Mais avec la croissance du chiffre d’affaires ou des besoins de développement, ce régime peut vite montrer ses limites. À ce stade, de nombreux entrepreneurs choisissent de passer de la micro-entreprise à la SASU, une structure plus adaptée à une activité en expansion.
Ce changement permet de structurer son entreprise, d’optimiser sa fiscalité, et de séparer clairement le patrimoine personnel et professionnel. Voici ce qu’il faut savoir avant de franchir le pas.
Pourquoi quitter le régime de la micro-entreprise ?
La micro-entreprise est simple à gérer, mais elle impose plusieurs limites. D’abord, les plafonds de chiffre d’affaires (77 700 € pour les prestations de service en 2025) peuvent freiner la croissance. Ensuite, la fiscalité est forfaitaire, sans possibilité de déduire ses charges réelles. Enfin, l’image juridique d’une micro-entreprise reste parfois moins crédible pour certains clients ou partenaires.
Opter pour une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) permet de professionnaliser sa structure, de mieux gérer les investissements, et d’optimiser sa rémunération via des dividendes ou une gestion salariale.
Quelles étapes pour transformer une micro-entreprise en SASU ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on ne transforme pas directement une micro-entreprise en SASU. Il s’agit de créer une nouvelle société puis, si besoin, de transférer l’activité.
Les principales étapes sont les suivantes :
- Rédaction des statuts de la SASU ;
- Constitution du capital social (à partir de 1 €) ;
- Publication d’une annonce légale de création ;
- Dépôt du dossier auprès du guichet unique des formalités d’entreprise (ex-CCI) ;
- Immatriculation au registre du commerce et obtention du nouveau numéro SIRET.
Une fois la SASU créée, l’ancien statut peut être radié, ou conservé un temps en parallèle selon la situation.
Le passage en SASU entraîne plusieurs changements importants :
- Régime fiscal : la SASU est soumise par défaut à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui permet de lisser la fiscalité en fonction du résultat. Une option temporaire pour l’impôt sur le revenu est possible sous conditions.
- Rémunération : en tant que président de SASU, vous relevez du régime général des salariés. Les cotisations sociales sont plus élevées qu’en micro-entreprise, mais les droits sociaux sont aussi renforcés (retraite, indemnités…).
- TVA : la SASU facture la TVA et la déduit sur ses achats, contrairement au régime de franchise en base.
Wity vous aide à simuler ces impacts pour prendre la meilleure décision en fonction de votre situation.
SASU vs micro-entreprise : que change vraiment ce statut ?
Critère | Micro-entreprise | SASU |
---|---|---|
Plafond de chiffre d’affaires | Oui | Non |
Déduction des charges | Non | Oui |
Imposition | Forfaitaire | IS (ou IR sur option) |
Rémunération du dirigeant | Bénéfice imposé | Salaire ou dividendes |
Couverture sociale | Régime micro-social | Régime général |
Image auprès des partenaires | Entrepreneur individuel | Société commerciale à part entière |
FAQ – Passage de micro-entreprise à SASU
Quand un auto-entrepreneur peut-il changer de statut ?
Dès qu’il dépasse les seuils de chiffre d’affaires ou qu’il souhaite développer son activité avec plus de souplesse (embauche, déduction des frais, levée de fonds…).
Faut-il fermer sa micro-entreprise pour créer une SASU ?
Oui, dans la majorité des cas. On crée d’abord la SASU, puis on procède à la radiation de la micro-entreprise. Il est toutefois possible de conserver les deux statuts temporairement, selon l’activité.
Quels frais prévoir pour créer une SASU ?
Frais de publication (environ 150 €), immatriculation, rédaction des statuts… Comptez entre 300 et 600 € pour une création classique.
Peut-on récupérer le même numéro SIRET ?
Non, une SASU est une personne morale distincte. Elle reçoit un nouveau SIRET, même si elle exerce la même activité que l’ancienne micro-entreprise.