Comprendre et savoir lire une fiche de paie en 2020 : Nos explications.
Juliette Lecureuil
16 juin 2020

Comprendre une fiche de paie peut être une tâche difficile. D’une part, il n’existe pas de fiche de salaire officielle : chaque fiche de paye est différente et peut être délivrée sous la forme choisie par l’employeur (fiche imprimée envoyée par courrier ou remise en main propre, ou – procédé qui est de plus en plus répandu – fiche dématérialisée envoyée par courrier électronique). D’autre part, ce bulletin apparaît souvent comme une longue liste de montants dont on ne comprend pas toujours à quoi ils correspondent. On ne sait pourquoi ils entrent en compte dans le calcul du salaire. Voici les explications dont vous avez besoin pour bien comprendre ce qui figure sur votre fiche de paie.

Comprendre sa fiche de paie : de quoi est-elle composée ?

Les informations relatives au salarié et à son employeur

Si chaque fiche de paie est différente, certaines mentions doivent toutefois apparaître de manière impérative. Elles figurent dans l’article R2343-1 du code du Travail, et concernent notamment les parties prenantes (le salarié et son employeur). Les voici ci-dessous :

  • code NAF ou APE de l’entreprise, qui caractérise son activité ;
  • numéros SIREN ou SIRET de l’entreprise ;
  • identité du salarié ;
  • définition précise de son poste et de sa position dans la classification conventionnelle de l’entreprise ;
  • numéro de Sécurité sociale ;
  • organisme auquel l’employeur verse les cotisations sociales ;
  • convention collective qui s’applique (et lorsqu’aucune ne s’applique, articles du code du Travail qui mentionnent le nombre de jours de congés payés obligatoire et la durée du préavis dans le cas où le contrat est rompu) ;
  • ancienneté dans l’entreprise ;
  • nombre de jours de congés pris ou restant à prendre, absences.

 

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Les informations permettant de calculer la rémunération

Sur la fiche de paie doivent également être mentionnés les données permettant de calculer la rémunération brute du salarié. On les qualifie de composantes de la rémunération, et il s’agit des éléments suivants :

  • nombre d’heures prévues au contrat de travail ;
  • taux horaire qui s’applique aux heures prévues au contrat et aux heures supplémentaires, et lorsque le salaire n’est pas calculé en fonction d’un taux horaire, mode de calcul choisi ;
  • période concernée et nombre d’heures travaillées sur la période lorsque le contrat de travail est au forfait ;
  • somme des heures supplémentaires et des heures de travail particulier (qui concernent par exemple les astreintes ou le travail de nuit), bien distinctes des heures prévues au contrat ;

 

Le montant de la rémunération, les retenues et ajouts

Les retenues

Les données qui apparaissent sur le bulletin de salaire permettent de calculer la rémunération brute du salarié. Cependant, celle-ci est soumise à des retenues, qui auparavant correspondaient pour l’essentiel aux cotisations sociales (incluant les cotisations de Sécurité sociale, de prévoyance, de retraite complémentaire, les cotisations chômage, la CSG et la CRDS, etc.) et les cotisations patronales, avec l’assiette et le taux correspondant à chacune d’entre elles.

Néanmoins, le ministère de Travail s’est engagé à simplifier la présentation de la fiche de paie pour faciliter sa compréhension. L’un des problèmes identifiés par les salariés était l’opacité des intitulés et le manque de lisibilité des différentes catégories de retenues mentionnées sur la fiche de salaire.

En 2018, la classification de ces retenues a donc été simplifiée, afin que chaque salarié puisse identifier concrètement pour quoi il cotise, et que la contribution de l’employeur (qui tient désormais en une seule ligne) soit plus lisible. Ainsi, à chaque ligne du bulletin de salaire doit maintenant correspondre un risque couvert, accompagné du montant retenu sur la rémunération brute. La liste des risques identifiés est la suivante :

  • santé ;
  • retraite ;
  • famille ;
  • chômage ;
  • accident du travail et maladie professionnelle (ATMP).

Il est important de mentionner que ces sous-catégories peuvent varier en fonction du statut (cadre ou non-cadre) du salarié.

Le prélèvement à la source

Depuis le 1er janvier 2019 et la mise en application du prélèvement à la source, l’impôt sur le revenu est aussi retenu sur la rémunération des contribuables salariés. Le bulletin de salaire doit donc indiquer l’assiette et le taux de prélèvement auquel le salarié est soumis, ainsi que d’une part le montant du salaire net qui aurait été versé avant le prélèvement, et d’autre part le montant net versé après déduction de l’impôt.

Il faut souligner que le salaire net avant prélèvement doit apparaître en gros caractères sur le fiche de paie (pour être précis, 1,5 fois plus gros que la taille de police des autres lignes).

Pour mieux comprendre le fonctionnement du prélèvement à la source, le portail du ministère de l’Economie propose un récapitulatif détaillé, qui permet aux contribuables et aux collecteurs de s’y retrouver plus facilement. On y trouve le calendrier des tâches à effectuer que l’on doive déclarer sa situation ou collecter l’impôt, et toutes les informations nécessaires au bon fonctionnement du prélèvement à la source.

Dans un registre plus pratique, on y lit notamment qu’un salarié qui n’a encore jamais déclaré ses revenus sur la plateforme impots.gouv.fr se voit automatiquement appliquer le taux neutre, et qu’il lui revient à lui, et pas à l’employeur, de faire modifier ce taux.

Les ajouts

Certes, la fiche de paie comporte surtout des montants soustraits au salaire brut de l’employé. Mais elle mentionne aussi les sommes ou avantages en nature qui s’y ajoutent, tels que le remboursement des notes de frais, les différentes primes (treizième mois, prime d’ancienneté, etc.). Ainsi que le versement d’accessoires (avec la précision de leur nature et de leur montant), d’indemnités ou de divers avantages en nature.

 

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Dernière partie de la fiche de paie : la synthèse

Sur chaque fiche de paie, une partie synthèse doit résumer les parties précédentes, et donner un aperçu concis de la situation de l’employé. Cette partie contient :

  • le salaire net à payer, c’est-à-dire le montant qui sera réellement touché par le salarié ;
  • le mode de paiement choisi, et la date à laquelle il est prévu que le salaire soir versé ;
  • le cumul du salaire imposable depuis le début de l’exercice ;
  • le nombre de congés payés acquis ou restant à prendre sur cette même période ;
  • un aperçu de ce que ce même salarié coûte à son employeur.

 

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