Remise, escompte, rabais : comment fonctionnent les réductions ?
Juliette Lecureuil
25 janvier 2022

Quand on vend un produit ou un service, il arrive que l’on propose des réductions de prix à ses clients. Elles peuvent porter le nom de remise, d’escompte ou de rabais, ces termes désignant chacun des formes de baisse de prix différentes. On vous explique les spécificités de chacune d’elles, ainsi que les procédures comptables qui les accompagnent.

Qu’est-ce qu’un rabais, au juste ? On fait le point sur cette réduction !

Commençons par décrypter ce qu’est un rabais. Si on l’entend dans la bouche de nombreux commerçants, il est parfois utilisé à tort : pour être vraiment considéré comme tel, le rabais est une réduction qui ne doit intervenir qu’en cas d’évènement inhabituel. Au rang des évènements inhabituels, on range par exemple le défaut de conformité ou de qualité du produit – mettons qu’il soit livré dans un coloris différent de celui commandé – ou encore un retard dans la livraison de ce dernier.

Dans le cas où l’un ou l’autre de ces évènements se produit, une réduction exceptionnelle peut être accordée à l’acheteur pour le dédommager du désagrément causé. D’ordinaire à l’initiative du vendeur, ce geste compensatoire peut également être demandé par l’acheteur, par exemple dans le cas où la non-conformité lui cause un vrai désagrément.

 

Zoom sur la remise : que signifie exactement ce terme ?

Pour clarifier la différence entre remise, escompte et rabais, il faut également donner la définition précise d’une remise. Utilisée pour récompenser un acheteur de sa fidélité ou de sa qualité, la remise a un caractère plus habituel que le rabais.

Par exemple, elle peut intervenir dans le cas où un client achète de grandes quantités : on l’appelle alors la remise pour quantité, et elle entraîne une baisse de prix à chaque fois que la commande passée par ce dernier atteint un certain seuil. Dans certains cas, il existe plusieurs seuils, qui donnent accès à des réductions croissantes. Autrement dit, plus le client achète, moins il paye… Un peu comme dans une grande surface quand on vous propose d’acheter 2 produits pour le prix d’un : vous devez forcément acheter plus pour pouvoir profiter de la réduction !

 

Autre exemple que l’on peut mettre en avant : le cas de la réduction accordée au client pour son ancienneté. Pour bien comprendre, il faut avoir en tête que l’une des particularités de la remise est de pouvoir être accordée au cas par cas et de manière discrétionnaire. Dans une relation commerciale B2B, rien n’empêche au fournisseur de vendre à son client de longue date un produit ou un service qu’il facture normalement plus cher à ses autres clients, et ce dans la durée.


Escompte : ce qu’il faut savoir de cette réduction

L’escompte, quant à lui, a encore un objectif différent : on dit que cette réduction commerciale existe afin d’inciter le client à payer dans les temps. Si on le dit, c’est tout simplement parce qu’elle intervient au terme d’une période donnée – ce peut être un mois, un trimestre ou encore un semestre. Au terme de cette dernière, une réduction sur le chiffre d’affaires avec ce client intervient… À condition, bien sûr, que celui-ci ait bien payé ses factures avant la date fixée par les deux parties !

Finalement, l’escompte profite à l’acheteur comme au vendeur : le premier obtient une réduction sur le prix de ses achats, et le second voit la gestion de sa trésorerie facilitée, et on sait combien cela peut être important pour une entreprise.

 

Écriture comptable des rabais et remises : mode d’emploi

Autre enjeu de taille autour de ces réductions… Leurs écritures comptables ! D’abord, il faut bien avoir en tête que toutes trois n’ont pas les mêmes répercussions sur le vendeur : là où rabais et remises augmentent les charges fournisseurs, les escomptes diminuent les produits de la vente.

 

Les réductions offertes par un rabais ou une remise sont comptabilisées comme des opérations ordinaires. Elles impliquent, pour le client :

  • le débit du compte “achat de marchandises” (607) ;
  • le débit du compte “TVA déductible” (44566) ;
  • et le crédit du compte “fournisseur” (401).

 

Et pour le fournisseur :

  • le crédit du compte “vente de marchandises” (707) ;
  • le crédit du compte “TVA collectée” (44571) ;
  • et le débit du compte “client” (411).

 

Rabais sous forme d’avoir

Si le rabais est accordé sous forme d’avoir, sa comptabilisation doit intervenir en parallèle et indépendamment de celle de l’opération principale. Pour cela, le client doit procéder : 

  • au débit du compte “fournisseurs” (401) ;
  • au crédit du compte “remise rabais ristourne obtenus sur achat” (609) ;
  • ainsi qu’au crédit du compte “TVA déductible sur ABS” (44566).

 

Le fournisseur, de son côté, doit procéder :

  • au débit du compte “remise rabais ristourne” (709) ;
  • au débit du compte “TVA collectée” (44571) ;
  • ainsi qu’au crédit du compte “clients” (411).

 

Comment comptabiliser un escompte ?

Quant à l’escompte, il s’inscrit à la fois dans les comptes de l’acheteur – dans le compte 665 “comptes accordés pour l’entreprise vendeuse” – et du vendeur – dans le compte 765 “escomptes obtenus”.

plan-comptable-2022Retrouvez notre Plan Comptable Général (PCG) à télécharger gratuitement : https://blog.wity.fr/plan-comptable-2022-pdf/

 

Peut-on cumuler plusieurs réductions sur une même facture ?

Comme vu ci-dessus, rabais, remises et escompte ont chacun leur fonctionnement et leur raison d’être. Ainsi, il est légitime de se poser la question : est-il possible de faire apparaître plusieurs réductions de nature différente sur la même facture ?

Si vous aviez un doute, pas de panique : la réponse est oui ! Vous pouvez très bien récompenser un client pour son ancienneté, mais aussi pour sa ponctualité en matière de paiement des factures… Et par conséquent, lui accorder à la fois une remise ET un escompte. Par ailleurs, en plus de ces réductions, il peut arriver que vous livriez à votre client un produit non conforme, et que vous lui proposiez par conséquent un rabais. 

Dans ce cas, on dit que les réductions sont calculées “en cascade”. Cela signifie que chacune d’entre elles est calculée sur le montant net obtenu après calcul de la réduction précédente. Dans l’ordre, il faut calculer :

  • d’abord le rabais accordé suite à la survenue d’un évènement inhabituel ;
  • ensuite la remise consentie pour récompenser la fidélité ou l’ancienneté, calculée à partir du montant obtenu après déduction du rabais ;
  • et enfin l’escompte offert à un client pour récompenser sa ponctualité dans le paiement des factures du mois, calculée à partir du montant obtenu après déduction de la remise.

 

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